Une journée dans une « finca cafetelera »
Difficile d’imaginer quand on se prélasse sur les chaudes plages de la côte Pacifique, qu’à quelques kilomètres à peine, en prenant un peu de hauteur, on découvrira une végétation aussi luxuriante, et surtout un café aussi délicieux.
Un paradis terrien ?
Arrivée à la "finca" posée en pleine jungle
En quittant Huatulco, et en montant vers Pluma Hidalgo notamment. Ici, le 4x4 n’est pas un caprice de bobo friqué, c’est même plutôt un impératif tant les routes sont déchirées par les pluies tropicales. Parfois, ce sont des pans entiers d’asphalte qui se sont effondrés. L’ami qui nous a invités jure que « au bord de la mer, je me remplis de bleu ; ici, je me remplis de vert ; j’ai besoin des deux ». De fait, en arrivant, la végétation vous jette ses couleurs au visage, dans des dégradés de verts presque agressifs.
Des fleurs, partout des fleurs, plus belles les unes que les autres...
Comme toujours au Mexique, la journée commence avec un solide petit déjeuner, et des « huevos rancheros » accompagnés de « frijoles negros » et de « queso oaxaqueño ». Le tout arrosé d’eau de Jamaïca (d’hibiscus) et bien entendu, du café de la plantation. Partout autour, ce sont cris de perroquets (lesquels parlent souvent, notamment les cotorros de l’hacienda dont la spécialité consiste à crier : « abuelaaaaaa, que pasaaaaaaaa ? » - « que se passe-t-il, mémé ? » -), et des gémissements sourds venus de la jungle tout autour. Bien entendu, il fait très chaud, et je fais sauter ma chemise pourtant légère, pour rester en baskets, bermuda, tee-shirt. Erreur colossale ! Les moustiques vont faire un festin de cette délicieuse peau de « güera ». Les fleurs sont toutes plus belles les unes que les autres. Je ne sais plus où donner des yeux, du nez, des oreilles…
Petits cotorros...
Méchant crocodile, mais en cage...
La perfection faite fleur...
Nous partons en randonnée, ou du moins en marche organisée, machette au poing, dans la brousse. Les caféiers ont déjà été « essaimés » de leurs graines, et il ne reste que quelques baies, très mûres, ayant pris le goût sucré d’un bonbon. Je m’en régale. Le propriétaire m’explique que c’est pour cela qu’il ne faut jamais sucrer le café, c’est déjà en soi un fruit très sucré ! Hormis que tout à l’heure, à la finca, on nous a servi un café diablement sucré et délicieusement épicé (cardamome ? cannelle ? je ne sais pas mais j’adore…). Beaucoup de personnes sont angoissées par la brousse, ou du moins oppressées. Moi je suis dans mon élément, et je comprends mon « maître » B. Traven de s’être installé dans la jungle. Toute la végétation est tellement à l’opposé de ce que nous connaissons en Europe, tout dépayse, tout bouleverse. Comme si les sens étaient décuplés par la perception d’éléments qu’ils ne maîtrisent pas.
Voici le Dieu café...
Hey, gringo, il est pas beau mon café ?
Un nid à "cotorros"
Je comprends mieux la remarque du propriétaire des lieux : ce vert, tout ce vert...
Ne me demandez pas le nom de cet arbre, mais il me fascine...
Qui s'y frotte s'y pique ?
Après une longue marche relativement éprouvante, surtout à cause de l’humidité, de la chaleur étouffante et de ces diables de moustiques, et autres tiques, nous parvenons à une cascade. Elle tombe dans des petits bassins dessinés par la pierre, et l’eau est délicieuse. Une oasis en plein désert. Mais la crainte de se faire bouffer par un scorpion, un crocodile, voire même un GROSSS chaminou (genre puma, je vous jureeeee…) qui viendrait se désaltérer ôte la soif et l’envie de faire trempette. De plus, la marche est loin d’être terminée, et il faut reprendre notre périple avant que la chaleur ne soit trop difficile à supporter.
On se sent tout petit...
De retour, quelque quatre heures plus tard à la finca, nous visitons l’installation de préparation du café, l’endroit où les grains sont séchés au soleil, puis comment on ôte leur enveloppe, puis comment on les stocke, et enfin la grosse machine où le café est mixé. Les arômes, mes aïeux, les arômes… Cette odeur de graine brûlée, de soleil concentré, miam, on en boirait.
Plein de chlorophylle, FAIT !